Afin d’animer les façades du rez-de-chaussée, les architectes de l’agence REC ont choisi une plaquette de parement teinte sable, en écho à la couleur de la terre argileuse locale et au parvis du collège en béton désactivé. Mais de ce coloris unique ne résulte pas un soubassement monochrome : la brique présente en effet trois subtiles variations de ton, obtenues grâce à des degrés d’abrasion différents. Mis en œuvre de manière totalement aléatoire par l’entreprise Sol Façade, ces modules apportent un effet vibratoire sans monotonie au bâtiment, dont l’humeur chromatique change en fonction de la lumière du jour.
A chaque extrémité de l’établissement, deux moucharabiehs en brique pleine, sablés selon les mêmes niveaux d’abrasion, laissent entrer la lumière naturelle à l’intérieur de l’édifice sans rompre avec l’unité de la façade. Travaillés avec agilité, ils donnent l’impression que les éléments de terre cuite se distendent jusqu’à laisser apparaître des vides, comme une maille de pull que l’on étirerait. Les perforations se dégradent ou se renforcent selon qu’elles s’approchent ou s’éloignent des poteaux structurels qui se font ingénieusement oublier sous la brique de parement. Un sens aigü du détail caché sous une simplicité apparente dont l’élégance pudique saisit au premier regard. Magnifique.